Les auteurs doivent-ils craindre l'Intelligence Artificielle?

Les auteurs doivent-ils craindre l’Intelligence Artificielle?

Les auteurs doivent-ils craindre l’Intelligence Artificielle?

Bien malin celui ou celle qui arrivera à répondre à cette question! Je ne suis pas une spécialiste en matière d’intelligence artificielle. Seulement une auteure et une éditrice qui regarde tout cela et s’interroge, comme tout le monde du milieu. J’ai tout de même effectué quelques recherches sur le sujet pour essayer de m’y retrouver et de vous aider à y voir plus clair aussi.

Nous n’en sommes qu’aux balbutiements de cette machine et on ne peut prévoir son impact avec certitude.

ChatGPT, Fliki, DALL-E, Midjourney et plusieurs autres… ces plateformes se multiplient à grande vitesse. Et elles sont souvent disponibles gratuitement. Certaines ont aussi des options payantes offrant davantage de fonctionnalités.

C’est quoi, au juste?

D’abord, c’est quoi, exactement? Il s’agirait d’un “agent conversationnel à intelligence artificielle ou « chatbot », autrement dit un assistant virtuel qui utilise les nouvelles technologies pour dialoguer avec ses utilisateurs”. Il faut savoir aussi que cette intelligence est dotée d’une certaine capacité d’apprentissage et d’adaptation. Plus on s’en sert, plus elle reçoit et emmagasine d’information et donc, plus elle apprend, se perfectionne et… devient intelligente.

Elle devient alors plus efficace à répondre adéquatement aux demandes des utilisateurs. Ses capacités d’apprentissage et d’adaptation sont sans doute les aspects les plus effrayants. Jusqu’à présent, l’Intelligence Artificielle avait toujours eu certaines limites. Mais cette fois, en ayant accès à un bassin quasi illimité de contenus et d’utilisateurs qui apportent de nouvelles données, cela l’aide à s’améliorer encore plus vite.

Il est loin le temps où l’ordinateur intelligent Deep Blue était limité à faire des parties d’échecs. D’ailleurs, ce dernier n’avait pas la capacité d’apprendre pendant qu’il jouait des parties. Il pouvait le faire uniquement avant. Pendant les compétitions, il pigeait simplement des stratégies dans sa banque de données.

Les humains encore essentiels

Aussi intelligente soit-elle, l’IA a encore besoin d’humains. On dénombre encore beaucoup d’erreurs, de biais cognitifs, d’inexactitudes, voire carrément de bêtises dans ses réponses. On reproche à l’IA, entre autres, d’avoir des connaissances limitées en ce qui concerne les cultures autres qu’anglo-saxonnes. Voici l’exemple d’un test que je me suis amusée à faire avec ChatGPT sur… moi-même.

Voici la première réponse que j’ai obtenue lorsque je lui ai demandé des renseignements à mon sujet. (Ne vous inquiétez pas, je n’ai pas été surprise, je sais que je ne suis pas une grande vedette.)

Chatgpt3

Voici la réponse que j’ai obtenue après avoir apporté une précision supplémentaire.

chatgpt4

Hum… les informations correctes sont: je suis auteure et scénariste, je suis née à Montréal. Pour le reste, il n’y a malheureusement rien de vrai. Et considérant que les renseignements sur les œuvres citées sont faciles à trouver, on peut se demander comment ChatGPT a pu se tromper à ce point. Bref… ce n’est pas demain la veille que ChatGPT atteindra la perfection.

En gros, la machine n’en sait pas plus que ce qu’on lui donne et ne peut faire le tri de l’information pertinente ou exacte entièrement par elle-même. L’humain est donc encore nécessaire pour assurer la justesse des données et éviter, entre autres, que la machine ne développe des préjugés.

La qualité du contenu qu’elle produit dépend aussi des questions que les utilisateurs lui posent. Une question trop vague a plus de chances d’engendrer des mauvaises réponses.

Et l’écriture?

Là-dessus, l’IA ne crée rien de nouveau, n’imagine rien de nouveau. Elle ne fait que digérer et recracher des informations qu’on lui a données. Peut-on s’en servir comme outil pour écrire, chercher des idées ou créer des plans? La réponse est oui.

Si on lui demande de produire un plan de scénario d’horreur impliquant une séance de Ouija et suivant la structure en 15 temps de la technique Save the cat, elle y parvient. Est-ce original? Non. La machine s’est seulement inspirée de scénarios déjà existants, en a tiré les éléments que l’on retrouve le plus souvent dans les films du genre et les a mis ensemble. Cela donne donc un résultat assez convenu.

Il est aussi possible de lui demander d’écrire un texte de fiction sur un sujet ou un thème précis. Cependant, encore une fois, la machine n’invente rien. Elle ne fait que fouiller dans sa banque de données et repiquer, avec ses algorithmes, les éléments du schéma narratif et du schéma actanciel pour produire un texte.

Quant au style littéraire, il est tout simplement absent. Il n’y a pas de plume à proprement parler. Ni de sous-texte ou de deuxième degré. Cela donne un texte drabe, plate, sans couleurs, sans saveurs, sans complexité.

Des mesures à prendre

En attendant, plusieurs voix s’élèvent pour demander une meilleure protection du droit d’auteur. Des produits de l’IA commenceraient à être bannis un peu partout. Ou du moins, étiquetés comme tel, pour les différencier de ceux produits par des humains.

Certains demandent une adaptation rapide de la loi, d’autres suggèrent un débat et d’autres, plus alarmistes, exigent carrément qu’on débranche tout. De plus, certaines entreprises ont déjà pris les devants, comme Clarkesworld, cette revue littéraire américaine inondée de textes écrits par l’IA, qui a décidé de ne plus accepter aucun nouveau texte et a banni les auteurs ayant eu recours à l’IA.

Le phénomène a sans doute été amplifié par nombres “d’influenceurs” du web qui vantent leur méthode (payante, bien entendu) pour écrire un livre sans effort et le vendre en autoédition sur Amazon, qui est submergée de ce genre de textes depuis.

Cependant, publier un livre sur ce genre de site ne garantit pas de bonnes ventes et surtout pas si l’offre devient démesurée. Car les lecteurs ne seront pas plus nombreux et les revenus seront simplement divisés davantage, puisqu’il y aura plus d’auteurs. Les possibilités de faire fortune sont en réalité très minces et l’engouement pourrait s’essouffler devant des ventes peu satisfaisantes ou des refus répétés de publication de la part des éditeurs.

Parce que croyez-moi, les éditeurs ont vu neiger. Un texte produit par une IA se démarque rarement et les éditeurs les repèrent assez vite. Le public, lui, n’y verrait-il que du feu? Difficile à dire.

Et les autres domaines culturels, eux?

C’est dans le domaine de l’audio, de l’audiovisuel et des arts visuels que les progrès de l’IA semblent les plus spectaculaires. Dans le cas de l’audio, les IA proposent plusieurs voix et arrivent à faire la lecture de certains textes avec une qualité qui va de moyenne à étonnante.

Sans compter que certaines plateformes permettent de cloner des voix réelles à partir de fichiers audios et de faire dire presque tout et n’importe quoi à la personne dont la voix a été clonée. Y compris les pires horreurs. À mon avis, c’est le scénario le plus angoissant de tous. Ou inventer une chanson de toutes pièces et même la rendre virale. Un genre de deepfake, quoi.

Plusieurs voix artificielles sont un peu robotiques, mais la lecture de certains textes est presque convaincante. Surtout s’il s’agit de textes informatifs. En revanche, les outils gratuits ne permettent pas de lire un texte avec de l’émotion de manière satisfaisante. Les plateformes payantes, elles, offriraient plus d’options.

Vous voulez des exemples? Les premiers paragraphes de ce billet lu par “Gabrielle” et “Sylvie” de Fliki.

Voici Gabrielle:

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Voici maintenant Sylvie:

 

On sent bien qu’il y a quelque chose de pas très naturel, surtout pour la première. Mais pour un outil gratuit et facilement accessible, ça demeure impressionnant. On n’est pas bien loin de Star Trek, non?

La propriété intellectuelle

Les questions d’ordre éthique sur la propriété intellectuelle sont brûlantes d’actualité, en particulier avec les œuvres en art visuel, mais aussi de littérature. Ce qui est en jeu, entre autres, c’est que les algorithmes de l’IA, pour créer de nouvelles œuvres, s’inspirent de milliards de textes et d’images.

Des juges auraient autorisé l’emploi d’œuvres à titre de “recherche”, lorsque l’IA est en phase d’apprentissage, si ces œuvres sont disponibles publiquement. De plus, beaucoup d’œuvres produites par l’IA proviennent de demandes telles que: “dessine un chat dans le style de Picasso”, par exemple. Or, les idées, les styles et les genres ne sont pas protégés par le droit d’auteur. Ce qui rend la question légale sur ce genre de création d’autant plus complexe.

L’autre question épineuse est celle de la propriété intellectuelle des œuvres produites par l’IA. En février, l’Office du Copyright aux États-Unis, un organisme gouvernemental qui tient les registres d’enregistrement des droits d’auteur, a décrété, notamment, que des images de bande dessinée créées par l’IA Midjourney ne pouvaient pas être protégées par le droit d’auteur. En fait, c’est l’utilisateur qui serait responsable des images qu’il aurait créées avec l’aide de l’IA. Théoriquement, il pourrait même les commercialiser.

Bref… tout cela pour dire que la situation évolue à très (trop?) grande vitesse et que la question est loin d’être réglée. Les questions et les injonctions ne cessent de surgir. Difficile, donc, de tirer une conclusion à l’heure actuelle, puisque nous sommes toujours devant un grand vide.

Des tribunaux ont déjà pris des décisions afin de restreindre, dans une certaine mesure, l’impact des créations de l’IA. Mais tout reste à faire et d’importantes réflexions sont à venir, tant sur les plans éthiques, juridiques qu’artistiques. Il faudra sans doute prendre des mesures pour protéger le droit d’auteur, mais aussi les artistes eux-mêmes.

Alors… les auteurs doivent-ils craindre l’Intelligence Artificielle?

Trop tôt pour l’affirmer avec certitude. En attendant, puisque l’IA est encore bien loin de la perfection et qu’elle a encore besoin d’humains pour fonctionner… les auteurs peuvent respirer un peu… pour le moment…

 

MAJ: Ce billet de l’UNEQ offre une belle synthèse de la situation.

 

Photo: Rawpixel, Freepik.

 

Le schéma actantiel

Qu’est-ce que le schéma actantiel?

Qu’est-ce que le schéma actantiel?

Contrairement au schéma narratif qui se concentre sur les étapes de l’histoire, le schéma actantiel (ou actanciel) met l’accent sur les personnages. D’ailleurs, le mot “actantiel” vient du mot “actant”, soit “auteur de l’action effectuée par le verbe” (Antidote). Il décrit les rôles tenus par les personnages et les relations qui existent entre eux.

 

qu’est-ce que Le schéma actantiel?

Constituants du schéma actantiel  
Le sujet (héros) C’est le personnage qui doit accomplir une mission, une quête. Il s’agit généralement du personnage principal ou du protagoniste.
L’objet (objectif) C’est ce que le sujet cherche à obtenir, l’enjeu ou l’objectif de sa quête. Il peut s’agir d’un objet réel (ex. : un trésor) ou d’un élément abstrait (ex. : l’amour).
Le destinateur (émetteur) C’est ce qui pousse le sujet à agir. Il apparaît donc au début de la mission. Le destinateur peut être un personnage, une chose, un sentiment, une idée, etc.
Le destinataire (récepteur) Ce sont tous ceux qui obtiennent un bénéfice, un avantage, à la fin de la mission. Le sujet peut être le destinataire, mais il est enrichi par l’acquisition de l’objet de la quête.
Les opposants (adversaires) Ce sont les personnages ou les éléments qui nuisent à la réalisation de la mission.
Les adjuvants (aidants) Ce sont les personnages ou les éléments qui aident le sujet à accomplir sa quête.

Source : Alloprof

 

Autre présentation du schéma actantielSchéma actanciel

Source : Alloprof

Il arrive néanmoins que des éléments du schéma actantiel soient absents, qu’ils changent ou fusionnent. Par exemple, le héros (sujet) pourrait accomplir sa quête pour lui-même (destinataire) ou n’avoir aucun adjuvant.

De plus, dans une même histoire, des personnages adjuvants peuvent devenir des opposants et vice-versa. En gros, plusieurs scénarios sont possibles à l’intérieur de ce cadre.

La quête (dont on parle dans le schéma narratif) ne fait pas partie des éléments du schéma actantiel, mais vous remarquerez cependant que les constituants de ce dernier tournent autour d’elle. Par exemple, deux personnages peuvent poursuivre la même quête, mais pour des objectifs (l’objet) différents.

 

Exemple de schéma actantiel

Le comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas

Le sujet (héros) : Edmond Dantès (alias le comte de Monte-Cristo), trahi par des « amis » et emprisonné injustement.

L’objet (objectif) : s’évader de prison, découvrir la vérité et se venger de ceux qui l’ont trahi.

Le destinateur (émetteur) : la recherche de vérité, le désir de se venger et de retrouver sa fiancée.

Le destinataire (récepteur) : Edmond Dantès.

Les opposants (adversaires) : Fernand Mondego, le baron Danglars, Gérard de Villefort, Gaspard Caderousse, qui ont tous trahi Dantès et ont comploté pour le faire emprisonner.

Les adjuvants (aidants) : Maximilien Morrel (qui a aidé le père d’Edmond Dantès), l’abbé Faria (qui se liera d’amitié avec Dantès et l’aidera à s’échapper), Giovanni Bertuccio (le majordome du comte).

En gros, le schéma actantiel permet d’explorer les liens entre les personnages et de mieux comprendre les intérêts qui animent chacun d’eux.

 

Note: ce billet est inspiré du chapitre 1 du guide Comment écrire un super bon livre?

 

Crédit photo: Kyle Head, Unsplash

 

Schéma narratif

Qu’est-ce que le schéma narratif?

Qu’est-ce que le schéma narratif?

La majorité des histoires, qu’il s’agisse de romans, de nouvelles ou de contes, suivent la même structure, qu’on appelle le « schéma narratif ». Ce dernier permet de décortiquer le récit dans ses cinq étapes essentielles.

qu’est-ce que Le schéma narratif?

Étapes essentielles du texte narratif Les éléments qui composent chacune des étapes
1. La situation initiale (qui? où? quand? quoi?) Le personnage vit une situation normale où tout est en équilibre. Les éléments suivants doivent, en principe, faire partie de la situation initiale : le lieu et le temps, la description du héros (caractéristiques physiques et psychologiques), l’action principale qui occupe ce dernier avant que sa vie ne soit perturbée.
2. L’élément déclencheur (ou perturbateur) Un événement ou un personnage vient perturber la situation d’équilibre. C’est le déclenchement de la quête du personnage principal, qui cherche à retrouver une situation d’équilibre. L’élément déclencheur engendre la mission du héros. Il peut être interne ou externe.
3. Le déroulement (ou nœud) Cette étape présente les diverses péripéties (actions, événements, aventures, etc.) qui permettent au personnage de poursuivre sa quête. Le déroulement comprend les pensées, les paroles et les actions des différents personnages en réaction à l’élément déclencheur ainsi que les efforts qu’ils font afin de résoudre le problème.
4. Le dénouement Il s’agit du moment où le personnage réussit ou échoue sa mission.
5. La situation finale (la chute) L’équilibre est rétabli. Le personnage a retrouvé sa situation de départ ou vit une nouvelle situation.

Source : Alloprof

 

Exemple de schéma narratif

Le chat botté

  1. La situation initiale : Le meunier vit avec ses trois fils.
  2. L’élément déclencheur : Le meunier décède, laissant son plus jeune fils avec un chat comme seul bien.
  3. Le déroulement : Par divers stratagèmes, le chat botté parvient à s’attirer les faveurs du roi et à le mettre en contact avec son maître, qu’il fait passer pour un noble.
  4. Le dénouement : Le chat combat l’ogre et prend possession du château pour son maître.
  5. La situation finale : Le maître du chat botté épouse la princesse.

Voici donc ce qu’est le schéma narratif. Ce sont des étapes que l’on retrouve dans pratiquement tous les récits, quels qu’ils soient. Qu’il s’agisse de nouvelles, de romans, de contes, ils contiennent à peu près tous ces éléments. Même si ces derniers ne sont pas toujours apparents, ils sont bien là.

 

Note: ce billet est inspiré du chapitre 1 du guide Comment écrire un super bon livre?

 

Crédit photo: Freepik

Les 5 plus grands mythes de l’écriture (partie 2)

Les 5 plus grands mythes de l’écriture et de l’édition (partie 2)

Les 5 plus grands mythes de l’écriture (partie 2)

Lors d’un billet précédent, j’avais abordé plusieurs mythes et préjugés entourant l’écriture et l’édition et comment ils peuvent constituer un frein pour les aspirants auteurs. J’en aborde ici 5 autres.

Voici donc les 5 autres plus grands mythes sur l’écriture et l’édition (partie 2):

Mythe #1: Les écrivains n’écrivent que dans la solitude

Bien que les auteurs aient souvent besoin de tranquillité pour se concentrer et mieux travailler, cela ne signifie pas qu’ils souhaitent constamment être seuls. Alors que certains d’entre eux préfèrent écrire dans un environnement calme et demeurer solitaires, d’autres vont trouver qu’ils sont plus productifs dans un environnement plus dynamique ou encore avec une ambiance ou un bruit de fond.

Certains peuvent même collaborer avec d’autres écrivains ou vont travailler en équipe dans des projets collectifs. Oubliez donc le mythe de l’auteur isolé dans sa tour d’ivoire! Dans tous les cas, l’important est de trouver ce qui fonctionne le mieux pour vous et votre processus d’écriture.

Mythe #2: Écrire pour le marché est la meilleure façon d’avoir du succès

Bien que tenir compte des tendances du marché et des intérêts du public lorsque vous écrivez puisse être utile, ce n’est pas nécessaire. Et ce n’est pas un gage de succès non plus. Vous concentrer uniquement sur la dernière mode n’apporte aucune garantie. Il faut quand même se démarquer un peu. Les lecteurs pourraient fort bien décider de bouder un énième livre de vampires si celui-ci n’apporte rien d’original!

Qui plus est, vous baser sur le derniers courants peut même vous couper l’inspiration. Après tout, si la dystopie est in, mais que vous n’en êtes pas fan, vous risquez de ne pas être très inspiré. Écrire pour suivre le dernier trend à la mode peut limiter la créativité et vous empêcher d’explorer vos véritables passions et intérêts. Écrire est déjà difficile, il vaut mieux être passionnés par ce que l’on écrit.

Mythe #3: Les bons auteurs ne souffrent pas du syndrome de la page blanche

Voilà un mythe qui provoque parfois des discussions houleuses parmi les auteurs! Certains n’y croient pas et prétendent qu’il s’agirait seulement de paresse ou d’un manque de volonté. Mais le fait est que le syndrome de la page blanche est un problème pour de nombreux écrivains, même les plus aguerris. Des artistes très connus, tels que Charles Schutz (l’auteur des Peanuts et de Charlie Brown) et Neil Gaiman ont admis en avoir souffert. C’est quelque chose de normal dans le processus créatif et il est important pour les écrivains de trouver des moyens de le surmonter. Et parfois même… de simplement accepter que ce dernier existe!

Pour y faire face, les auteurs utilisent souvent diverses techniques, telles que prendre des pauses, changer d’environnement ou travailler sur un projet différent. Il est important de se rappeler que d’y être confronté ne fait pas de vous un mauvais écrivain, et c’est un défi qui peut être surmonté. Parfois, il suffit seulement d’être patient et indulgent envers soi-même.

Mythe #4: L’écriture est un passe-temps, pas un vrai métier

C’est un mythe malheureusement très répandu, surtout chez ceux qui n’ont jamais pris la plume de leur vie! Hélas, cette croyance touche beaucoup de professions artistiques (voire toutes!). Les préjugés à l’égard des artistes sont également très tenaces.

L’écriture est une véritable profession qui exige des compétences, du travail acharné, de la passion, de la minutie et du dévouement. Si certains écrivains vivent bel et bien de leur plume, il est vrai que ce n’est pas la majorité. Et que, du coup, plusieurs exercent d’autres professions en parallèle. Mais cela ne change rien au fait qu’il s’agit d’un bel et bien d’un métier, fort exigeant par ailleurs. L’écriture peut être une carrière et il est important de la traiter comme telle.

Mythe #5: Les bons écrivains n’ont pas besoin d’édition

Voilà sans doute l’une des croyances les plus inexactes qui puisse exister! Même les auteurs d’expérience n’écrivent jamais un texte parfait du premier coup. Ils sont faillibles comme tout le monde. L’édition est donc une partie cruciale du processus d’écriture et même les meilleurs écrivains en ont besoin.

Il est impossible pour l’auteur de détecter chaque erreur de son manuscrit ou d’en affiner parfaitement chaque phrase sans une aide externe. Et ce, pour la simple raison que l’auteur n’a pas le recul nécessaire pour détecter les défauts de son texte. L’édition est donc essentielle pour avoir un bon texte qui deviendra un livre. La plupart des écrivains comprennent l’importance de l’édition et sont prêts à consacrer du temps et des efforts pour rendre leur écriture la meilleure possible.

 

Comme toujours, il existe plusieurs mythes sur l’écriture et l’édition qui nuisent aux écrivains, surtout à ceux qui en sont à leurs premières armes. Il est toujours aussi primordial de les déboulonner ces mythes, d’informer et de sensibiliser les gens à la réalité de l’écriture.

 

Crédit photo: Racool_studio

Comment écrire des personnages authentiques

5 trucs pour écrire des personnages authentiques

Comment écrire des personnages authentiques dans un roman?

Tout d’abord, qu’est-ce qu’un personnage authentique? C’est un protagoniste crédible, qui semble cohérent et surtout, réel aux yeux du lecteur. Car c’est par les personnages que votre histoire va prendre une dimension humaine et que vous irez chercher les émotions de vos lecteurs. Ils donc sont fondamentaux. Et leur authenticité est primordiale.

Ensuite, pourquoi écrire des personnages authentiques? Parce que cela aide à créer un sentiment de réalisme et de crédibilité dans l’histoire. Et parce que les chances que les lecteurs soient touchés par les personnages et s’intéressent à leur sort sont plus élevées.

Voici donc quelques conseils pour vous aider à créer des personnages réalistes, vraisemblables et donc… authentiques:

1. développez vos personnages en détail

Avant de commencer à écrire, prenez le temps de réfléchir au passé, à la personnalité et aux motivations de vos personnages. D’où viennent-ils? Quelles expériences les ont façonnés ? Quels sont leurs traits de caractère? Qu’est-ce qui les motive à agir comme ils le font ? Plus vous aurez passé de temps à développer vos personnages avant de vous atteler à l’écriture de votre roman, plus il sera facile de les écrire de manière authentique.

Faire un plan ou une carte mentale pour votre personnage peut vous aider.

2. ayez des personnages imparfaits

Dans la vie, personne n’est parfait, nous avons tous des défauts et des qualités. Et pour que vos personnages aient la complexité d’une personne réelle, ces derniers ne doivent pas être parfaits. Ils doivent avoir des défauts et des faiblesses. Et surtout, ils doivent commettre des erreurs. Comme nous tous.

Sinon, ils sembleront désincarnés et le lecteur risque de ne pas s’attacher à eux. Ou encore, ils ne rencontreront aucun défi significatif et tout sera facile pour eux, ce qui pourrait devenir ennuyeux pour le lecteur. Donner à vos protagonistes des défauts et des failles les rend plus humains.

Écrire des personnages authentiques

3. “Montrer, ne pas dire”

Ah… la fameuse méthode “Show, don’t tell” dont on parle tant! Mais que signifie-t-elle? Cela veut dire qu’au lieu de parler au lecteur des traits de votre personnage, montrez-le en action dans une scène concrète pour montrer ce trait. Donc, montrez cela à travers les actions, les dialogues et les comportements du protagoniste.

Lorsque vous présentez vos personnages, ne vous contentez pas de dire : “Christophe était un être colérique”. Illustrez ce trait de caractère par une scène.  Montrez le personnage en train de se fâcher pour une broutille. Utilisez les émotions et les sens. Décrivez comment il sent la pression monter dans son corps, ou son cœur battre à toute vitesse.

4. Évitez les stéréotypes et les clichés

Évitez de vous fier à des stéréotypes ou à des clichés lors de la création de vos personnages.

Qu’est-ce qu’un stéréotype? Un cliché ou un stéréotype, par définition, est quelque chose qu’on a vu et lu des centaines, voire des milliers de fois. Il s’agit d’une « notion ou d’une description ultra-simplifiée. […] Ils peuvent être positifs ou négatifs, mais on préfère les éviter en fiction*». Quant au cliché, il s’agit d’une idée, d’une expression ou d’un concept qui a été très (voire trop) utilisé jusqu’à devenir une banalité.

En voici quelques exemples de stéréotypes ou de clichés :

  • Le pauvre orphelin qui va se découvrir un destin extraordinaire;
  • L’élu(e) d’une prophétie qui va changer ou sauver le monde;
  • Le maigrichon à lunettes nerd ou geek.

Fréquemment, leur emploi dénote soit une absence d’imagination, soit un manque de connaissance, soit de la paresse. Et, malheureusement, les clichés rendent généralement un récit prévisible. Rendez donc chaque personnage unique et complexe pour éviter qu’ils soient clichés ou stéréotypés.

5. ayez des personnages variés et diversifiés

Tenez compte de la variété et de la diversité de vos personnages. Cela peut vous aider à créer des personnages plus authentiques et nuancés qui reflètent le monde réel.

Il y a plusieurs façons d’arriver à exprimer une certaine diversité. En ayant des protagonistes de différents genres, groupes ethniques, religions, orientations sexuelles ou âges, par exemple.

Également, assurez-vous que chaque personnage est unique et irremplaçable. Les protagonistes ne doivent pas tous parler de la même façon ni agir de la même façon. Dans la vraie vie, chaque personne a des réactions différentes. Il faut donc s’assurer que chaque personne ait un comportement différent, unique.

En suivant ces conseils, vous pouvez créer des personnages authentiques et crédibles auxquels vos lecteurs s’attacheront.

 

Vous souhaitez aller plus loin? Faites un tour à la boite à outils de l’auteur!

 

Crédit photos: Prostock-studio, Shutterstock.

 

7 péchés capitaux

7 péchés capitaux à éviter dans votre manuscrit

7 péchés capitaux à éviter dans votre manuscrit

En moyenne, 95% à 99% des manuscrits soumis aux éditeurs sont refusés. Ces chiffres peuvent sembler terribles. Comment les éditeurs peuvent-ils rejeter autant de textes? Il faut d’abord être conscients du fait qu’ils reçoivent des centaines et parfois, des milliers de manuscrits.

Or, ils ne peuvent en publier que quelques dizaines. Quelques centaines s’il s’agit d’une grosse maison d’édition. De ce fait, seule une petite fraction des textes est retenue. Les éditeurs ne vont ainsi publier que les meilleurs textes. Et contrairement à certaines croyances, ils ne publient pas uniquement des auteurs connus ou ceux qui ont des contacts dans le milieu.

La qualité du texte demeure LE critère le plus important, car au final, c’est ce qui reste entre les mains du lecteur.

Voici les erreurs qui sont non seulement les plus répandues, mais vont presque assurément vous garantir un refus. Les 7 péchés capitaux à éviter dans votre manuscrit si vous souhaitez être publiés.

 

1. Avoir un texte rempli de fautes

ErreursVous n’avez pas idée du nombre de manuscrits bourrés de fautes que les éditeurs reçoivent et rejettent à vitesse grand V. C’est que malheureusement, plusieurs ne maîtrisent même pas les bases de l’orthographe et de la grammaire.

Plusieurs ignorent aussi les notions élémentaires de construction de phrase, telles que “sujet + verbe + complément” ou “proposition principale + proposition subordonnée”. Certains écrivent aussi des phrases trop longues, compliquées et confuses.

Cette affirmation peut paraître choquante, mais il est important de le répéter, car c’est une cause majeure de refus. Si votre ouvrage n’est pas sufisamment bien écrit, l’éditeur ne se rendra même pas jusqu’à la fin. Il n’y a rien de plus désagréable que de lire un manuscrit et de buter sur des fautes à chaque phrase.

Donc, n’hésitez pas à jeter un coup d’œil dans votre dictionnaire ou votre Bescherelle. Vérifiez la conjugaison des verbes, l’accord des participes passés, mais aussi l’orthographe, le sens des mots et les locutions dans lesquelles on l’emploie. Revérifiez vos règles de grammaire.

Et si ce n’est pas dans vos forces, faites corriger votre texte par quelqu’un de compétent.

 

2. Avoir des dialogues problématiques

Dans les œuvres de fiction, ils occupent une place essentielle. Malheureusement, certains sous-estiment leur impact et pensent qu’écrire des dialogues signifie simplement rédiger ce que les personnages racontent sans trop se poser de questions.

Mais c’est plus complexe que ça. Car des mauvais dialogues peuvent ruiner un manuscrit. Leurs défauts les plus communs?

a) Ils sont ennuyeux ou banals

Hélas, les sujets de certains dialogues sont tout simplement sans intérêt. En général, ceux-ci portent sur des banalités de la vie quotidienne: des salutations, des échanges de politesse, le menu du souper, la description du film préféré d’un personnage, des remerciements, des commentaires sur la haie de cèdres du voisin, etc.

En fiction, un dialogue doit avoir un but, dévoiler quelque chose d’important. Il sert à faire avancer l’histoire. Il doit, soit: 1) apporter une information importante; 2) créer de l’émotion; 3) susciter une réflexion. Il faut donc éviter les répliques superflues et vides de sens, qui ne mènent nulle part. Un exemple?

– Passe-moi le sel, s’il te plaît.

– Voilà.

– Merci.

b) Ils sont confus ou difficiles à comprendre

Un autre problème que l’on rencontre parfois est le manque d’information. Certains dialogues sont formés de longues successions de répliques, sans la moindre précision. Le lecteur devient confus et ne sait plus qui parle (surtout s’il y a plus de deux protagonistes), ni sur quel ton se tient la conversation, ni ce que font les personnages pendant la conversation, ni leur état d’esprit. Il n’arrive donc plus à bien comprendre ce qui se passe.

Pourtant, ces informations sont cruciales pour que le lecteur parvienne non seulement à bien suivre la conversation, mais aussi à comprendre ce que font et pensent ses acteurs.

Entrecouper les répliques, de temps à autre, de courts passages narratifs avec des précisions sur un ou plusieurs de ces aspects peut grandement contribuer à rendre ceux-ci bien plus clairs.

c) Ils manquent de naturel

Sans qu’il soit nécessaire d’écrire des dialogues exactement comme on parle dans la vie de tous les jours, il est recommandé d’adopter un style s’en rapprochant.

Parfois, certaines répliques semblent trop “écrites” ou “littéraires” et donc, trop éloignées du langage verbal et peu naturelles. En anglais, on les appelle les dialogues on-the-nose. C’est-à-dire qu’ils “communiquent exactement ce que les personnages pensent, avec peu ou pas de subtilité ou de sous-texte”*. Or, les gens parlent rarement de cette façon.

Par exemple:

– Je suis tellement furieux que tu n’aies pas respecté mes sentiments profonds hier soir!

Peu de gens s’expriment réellement ainsi. Certaines répliques, rédigées de manière presque trop léchées, sonnent faux. Également, des répliques de dialogues trop longues, s’apparentant à des monologues, enlèvent du dynamisme à la conversation en plus de paraître artificiels.

 

3. avoir une quête ou des enjeux mal définis ou inintéressants

Dans toute œuvre de fiction, le ou les protagonistes doivent avoir une quête, un but. Cet objectif à atteindre doit être clair pour le lecteur et surtout, important. Et si le personnage échoue dans sa quête, il doit y avoir des conséquences, c’est-à-dire des enjeux.

Or, certains textes ont une quête vague et les répercussions en cas d’échecs sont encore plus vagues, voire inexistantes. Le personnage doit ardemment désirer quelque chose et il doit y avoir des conséquences s’il ne parvient pas à ses fins. Sinon, il n’y a pas de péripéties. Et s’il n’y a pas de péripéties, il n’y a pas d’histoire.

Malheureusement, dans plusieurs manuscrits, il manque de quêtes et d’enjeux clairs ou intéressants. Cela fait en sorte qu’on lit le texte sans trop savoir où il s’en va, on tourne en rond et on finit par décrocher.

 

4. Avoir des personnages de carton-pâte

PersonnagesUn autre aspect souvent sous-estimé par les auteurs en herbe. Les personnages sont une composante aussi essentielle que l’histoire elle-même. C’est par eux que tout passe et ce sont eux qui donnent vie au texte.

Malheureusement, pour certains auteurs, seule l’idée de départ, l’intrigue, est importante. Les personnages ne sont que des pions subordonnés à l’histoire et servent à faire avancer celle-ci. Leur rôle se borne à supporter les péripéties et rien d’autre.

Ils n’ont aucune personnalité, aucune motivation, aucune unicité, aucun passé, aucune émotion, aucune complexité, rien qui leur permette de se démarquer. Bref… des personnages en carton-pâte.

Le lecteur se retrouve donc devant des protagonistes fades, sans saveurs, qui n’attirent pas sa sympathie ni son attention. On pourrait les changer par d’autres personnages sans que cela affecte quoi que ce soit dans l’histoire.

Or, les personnages, pour bien jouer leur rôle, doivent être irremplaçables et uniques. Sinon, le lecteur ne s’intéressera probablement pas à leur sort, et ce, même si l’intrigue est intéressante.

 

5. avoir des incohérences ou des erreurs factuelles

Malheureusement, certains auteurs ne font pas de relecture ni de vérification quant au contenu de leur livre. De ce fait, ils ne s’aperçoivent pas que leur manuscrit contient des fautes sérieuses.

L’éditeur se retrouve ainsi avec des textes contenant de nombreuses incohérences. Par exemple, un personnage, dont on dit qu’il a été trouvé mort étranglé est soudainement mort empoisonné 50 pages plus loin.

Ou encore, un personnage présenté comme pas particulièrement brillant, dans la situation initiale, devient subitement intelligent sans raison dès que l’élément déclencheur est passé et qu’on entre dans les péripéties. Et ce, sans raison logique ou valable.

Certains auteurs font peu (ou pas) de recherches sur les sujets qu’ils abordent dans leur texte. De ce fait, on y retrouve donc des erreurs factuelles parfois importantes. Les incohérences ou les erreurs de faits peuvent miner grandement la crédibilité du texte. Après tout, même si un roman demeure de la fiction, on veut qu’il soit réaliste ou du moins, crédible jusqu’à un certain point.

 

6. Manquer d’originalité

Il est possible que vous ayez lu un livre ou vu un film qui vous a inspirés. Ou que vous remarquiez ce qui est à la mode. Il n’y a rien de mal là-dedans. Il n’est pas rare que les artistes s’inspirent, jusqu’à un certain point, de ce que font les autres. Il est possible aussi que vous ayez tout simplement eu un flash, une idée qui vous semblait brillante.

Le problème de plusieurs auteurs (surtout s’ils en sont à leurs débuts) est qu’ils n’ont souvent pas lu beaucoup. Ou du moins, pas lu beaucoup des oeuvres du genre dans lequel ils veulent se lancer.

Hélas, sans le savoir, l’auteur va peut-être écrire la même histoire déjà vue des milliers de fois, de la même façon, sans rien apporter de nouveau. Des histoires de vampires, des histoires de mondes dystopiques cruels, des histoires de tueurs en série, par exemple.

Rappelez-vous: les éditeurs reçoivent des milliers de manuscrits. Si, par exemple, les romances fantastiques ont la cote, ils en auront déjà reçu des dizaines, voire des centaines.

Il est donc impératif de vous démarquer, d’être original. Oui, vous pouvez écrire un manuscrit dans un genre trendy ou un type d’intrigue populaire. Mais vous devez trouver une façon de vous démarquer des autres en apportant quelque chose de nouveau. Ça peut être par les personnages, le style d’écriture, le contexte ou autre chose. Bref, comme les anglos disent: same but different.

 

7. Être ennuyeux

EnnuyeuxS’il y a un péché capital par excellence, c’est sans doute celui-là. Les autres défauts, s’ils ne sont pas trop importants, peuvent être pardonnés, car il est souvent possible de les corriger.

Mais être ennuyeux est un défaut impardonnable pratiquement à tout coup, car il s’arrange très difficilement et va teinter le manuscrit du début à la fin. Même si votre texte est bien écrit, que vos personnages sont sympathiques, si on s’ennuie ferme en le lisant, on va décrocher.

Cela est généralement causé par l’un, voire plusieurs des péchés mentionnés ci-haut.

Une quête ou des enjeux sans intérêt; des conversations banales ou beaucoup trop longues; une quasi-absence de péripéties; des personnages unidimensionnels; une histoire prévisible de la première page à la dernière.

Les raisons pour lesquelles un manuscrit est ennuyeux sont nombreuses. Pour maintenir l’intérêt du lecteur, gardez en tête qu’il doit toujours y avoir un certain mystère dans votre histoire.

Et maintenant… à vos claviers!

 

Vous souhaitez aller plus loin? Faites un tour à la boite à outils de l’auteur!

 

*https://screencraft.org/blog/how-to-avoid-writing-on-the-nose-dialogue/

 

Crédits photo: Bublikhaus, Freepik; Anne Karakash, Pixabay; Macrovector, Freepik; Stockking, Freepik.

 

Fb Live BouquinBec

Comment écrire un livre: Facebook Live avec BouquinBec

Livre FB BouquinBec

À l’occasion de la sortie de mon ouvrage Comment écrire un super bon livre : 20 conseils d’une auteure et éditrice professionnelle, je discuterai, le 24 novembre 2022 à 18 h, en Live avec BouquinBec de mon parcours littéraire, mais aussi de mes trucs et astuces sur l’art d’écrire un livre!

Vous pourrez même participer au live et poser des questions en direct!

Pour vous inscrire à l’événement ou planifier un rappel, vous pouvez cliquer ici.

Pour y assister, allez sur la page de BouquinBec à: https://www.facebook.com/bouquinbec

 

Crédit photo: Pexels, Alina Vilchenko; BouquinBec

manuscrit accepté

Votre manuscrit est accepté! Et maintenant?

Vous avez envoyé un manuscrit à un éditeur et après des mois d’attente, vous recevez la bonne nouvelle : celui-ci est enfin accepté! Tout d’abord, félicitations!

Sachant qu’en moyenne, 1% à 5% des manuscrits soumis aux maisons d’édition sont publiés (et que 95% à 99% sont refusés), c’est un bel exploit.

Mais si vous en êtes à votre première expérience avec une maison d’édition, peut-être que vous ignorez ce qui arrivera par la suite. Entre le moment où un éditeur a dit « oui » et celui où le livre aboutit en librairie, comment les choses se passent-elles?

Le processus d’édition

Pour quiconque n’œuvre pas dans le domaine, la production d’un livre peut sembler un peu mystérieuse. Qui travaille sur le manuscrit? Quelles sont les tâches de l’éditeur, de l’auteur? Combien de temps cela prend-il? Qui apporte le livre en librairie?

Autant de questions que les auteurs en herbe peuvent se poser.

Dans ce billet, je dresserai un portrait général du processus d’édition d’un livre. Bien sûr, chaque maison possède sa façon de faire et il y a des différences d’un endroit à l’autre. De plus, chaque projet est unique et le travail à y faire est toujours un peu du « sur mesure ». Mais dans l’ensemble, la manière de fonctionner reste à peu près la même. Les étapes de production changent assez peu. Voici donc, grosso modo, à quoi vous pouvez vous attendre.

Le manuscrit est accepté

Votre texte a été lu par un comité de lecture, puis par l’éditeur (ou le directeur littéraire) et on vous a contacté pour vous annoncer que la maison souhaite le publier.

Et après, qu’est-ce qui se passe?

Tout d’abord, on commence par signer un contrat d’édition. Ce dernier va déterminer, entre autres, la durée de la licence ou de cession de droits, les dates et montants des redevances que l’auteur doit recevoir, les types de droits dérivés couverts, les dates de remise du texte, les délais pour publier le livre, les conditions de résiliation de contrat, les scénarios en cas de mévente, etc.

Parfois, le contrat est envoyé alors que la production du livre est déjà entamée, mais ce n’est pas l’idéal. Il vaut mieux, autant pour l’auteur que pour l’éditeur, que le contrat soit signé avant que l’on commence quoi que ce soit. S’il survient un désaccord, le fait d’avoir un contrat déjà signé permet de protéger les deux partis.

Sachez aussi qu’à partir du moment où le texte est accepté et le contrat signé, cela ne signifie pas que le travail sur votre manuscrit débutera dès le lendemain. Il peut s’écouler plusieurs semaines, voire plusieurs mois entre ce moment et le début de la production. La raison est que les éditeurs ont souvent des calendriers de production bien remplis.

 

1) Le travail éditorial (ou direction littéraire)

Qu’est-ce que c’est?

C’est la première étape du travail effectué sur le manuscrit avant que celui-ci ne devienne un livre. En gros, un éditeur (portant parfois un autre titre) fera une lecture attentive du texte pour relever les défauts et les faiblesses du récit. Bien que l’éditeur puisse corriger la langue, ce n’est pas l’essentiel de son travail.

Le gros de ses tâches consiste à dénicher les problèmes que le roman peut contenir. Cela peut-être au niveau de la structure, du rythme, de la cohérence, des dialogues, des personnages, des péripéties, de la clarté, des enjeux, du réalisme, du message et des valeurs véhiculés, des longueurs, de la finale, etc. Il y a de nombreux aspects à considérer dans un récit. Bref, l’éditeur se concentre surtout sur l’histoire elle-même.

Une fois cela fait, il renvoie le texte annoté et commenté à l’auteur pour que celui-ci puisse en corriger les défauts. Parfois, l’éditeur accompagnera le texte d’un rapport plus général. Cela dit, l’auteur n’a pas nécessairement à être d’accord avec chacune des interventions de l’éditeur. Il y a souvent place à négociation, mais l’auteur ne peut pas tout refuser non plus. Il peut également proposer de nouvelles idées. Le but est de collaborer afin d’arriver à une version du texte qui contente tout le monde.

Qui fait cela?

Tout dépendant de la taille de la maison d’édition, la personne effectuant ce travail porte souvent le titre d’éditeur, de directeur littéraire ou de chargé de projet. Dans les maisons plus grandes, certaines tâches sont faites par plusieurs personnes occupant différents postes (éditeur, directeur littéraire, chargé de projet, assistant éditorial). Dans les maisons plus petites, les employés cumulent souvent plusieurs tâches différentes. Elles ont souvent des formations littéraires ou dans des domaines connexes. Bien que la plupart soient des salariés, certains sont parfois pigistes.

Combien de temps cela prend-il?

Tout dépendant de la taille du texte et du nombre de problèmes rencontrés, entre plusieurs jours et plusieurs semaines.

 

2) La révision linguistique

Qu’est-ce que c’est?

Une fois que le travail éditorial est terminé et que l’auteur et l’éditeur sont parvenus à une version satisfaisante du texte, ce dernier est envoyé en révision linguistique.

À ce moment-là, la majeure partie des corrections seront concentrées sur la langue, c’est-à-dire : l’orthographe; la grammaire; la syntaxe; la ponctuation; la typographie, les anglicismes, les impropriétés, les structures de phrases, les répétitions, les calques de l’anglais, les anacoluthes, etc. Souvent, les réviseurs vérifient aussi les informations factuelles et s’assurent de l’uniformité de divers éléments du texte.

Ensuite, le réviseur retourne le texte à l’éditeur, qui jettera parfois un regard rapide avant de le renvoyer à l’auteur, pour qu’il apporte ou approuve les corrections.

Qui fait cela?

Généralement, il s’agit d’un réviseur linguistique. Ce sont des personnes qui possèdent des connaissances spécialisées et très pointues de la langue. Souvent, elles ont une formation spécifiquement en révision, mais pas toujours. La plupart du temps, elles sont des pigistes qui travaillent pour plusieurs éditeurs différents.

Combien de temps cela prend-il?

Encore une fois, tout dépendant de la taille du texte et du nombre de problèmes rencontrés, entre plusieurs jours et plusieurs semaines.

 

3) La mise en page (ou montage)

Montage

Qu’est-ce que c’est?

Lorsque la révision linguistique est terminée et approuvée tant par l’auteur que par l’éditeur, le texte est prêt à partir à la mise en page. L’éditeur envoie donc le texte (qu’il a préparé au préalable pour le montage) à un graphiste.

À partir de là, le graphiste convertira le texte, à l’aide d’un logiciel prévu à cette fin (Adobe InDesign, par exemple), en format livre. Parfois, il existe déjà des maquettes ou des grilles graphiques qu’il faudra suivre. C’est souvent le cas pour des romans, surtout s’il y a des collections et que le visuel ne doit pas trop changer.

Sinon, le graphiste va choisir la facture visuelle, des nouvelles fontes de caractères, le format des interlignes, le look des titres de chapitres si nécessaire, celui des titres courants, des illustrations ou photos, etc. Il va parfois ajouter des éléments visuels supplémentaires, proposer des idées à l’éditeur et à l’auteur. C’est aussi lui qui fera la couverture. Il devra donc faire la recherche de photo ou d’illustrateur, trouver le style à adopter pour bien représenter le contenu, déterminer les meilleures fontes de caractères, faire du montage photo, etc. À la fin, le tout sera converti en format PDF qui sera destiné à l’impression.

Mais une fois cette étape achevée, le boulot n’est pas terminé.

Qui fait cela?

C’est le travail du graphiste. Généralement, il possède une formation en graphisme ou design graphique. Ces personnes peuvent être des employés ou des pigistes.

Combien de temps cela prend-il?

Tout dépendant de la taille du texte et de la complexité de la mise en page, entre plusieurs jours et plusieurs semaines. Plus il y a d’éléments particuliers dans la mise en page, plus ce sera long.

 

4) Les illustrations (ou les photos)

Illustrations

Qu’est-ce que c’est?

Les illustrations ne sont pas présentes dans tous les livres. On emploie généralement des illustrations dans les romans jeunesse ou les albums. Quant aux livres adultes, certains ont des illustrations sur la couverture alors que d’autres utilisent des photos.

Lorsqu’il y a un illustrateur, ce dernier est choisi soit par l’éditeur, soit par le graphiste (ou un directeur artistique) ou les deux. Parfois, l’auteur participe au choix, mais pas toujours. On sélectionne l’illustrateur selon son style, pour qu’il s’harmonise bien avec le texte. Il signera un contrat avec la maison déterminant combien d’images doivent être fournies, dans quelles conditions (couleurs ou noir et blanc), de quel format, dans quel délai et à quel tarif.

S’il n’y a pas d’illustrations et que l’on choisit une photo pour la couverture, on prend habituellement celles-ci sur des banques de photos où il est possible de payer des droits d’utilisation.

Qui fait cela?

Un illustrateur professionnel, ayant souvent une formation en arts ou même en graphisme, fera généralement les illustrations. Ces personnes sont pratiquement toujours pigistes.

Combien de temps cela prend-il?

Tout dépendant du nombre d’images à fournir et de leur complexité, entre plusieurs jours et plusieurs semaines.

 

5) La correction d’épreuves

Qu’est-ce que c’est?

Les épreuves, ce sont les fichiers du livre en format PDF préparés et montés par le graphiste. Ceux-ci seront éventuellement envoyés à l’imprimeur. Mais attention! Ce n’est pas encore fini. En effet, un nouveau joueur, le correcteur d’épreuves, entrera à son tour dans le processus.

Cette personne fera une ultime lecture pour attraper les dernières fautes (aussi appelées « coquilles ») qui auraient pu échapper aux lecteurs précédents. Bien qu’elle porte attention pratiquement aux mêmes détails que le réviseur, elle n’est pas censée proposer un grand travail de réécriture, mais se concentrer sur l’essentiel. En effet, de grosses modifications, à ce stade, peuvent causer des problèmes au graphiste et à l’éditeur.

Le correcteur va aussi examiner les aspects visuels ou de mise en page des épreuves, comme les titres courants, les folios (numéros de page), les alignements de paragraphes, les alinéas, les marges, l’équilibre des pages (s’il y a des éléments visuels, entre autres) et d’autres éléments typographiques précis.

Qui fait cela?

Généralement, il s’agit d’un correcteur d’épreuves. Comme les réviseurs linguistiques, ces personnes possèdent des connaissances spécialisées et très pointues de la langue. D’ailleurs, certaines effectuent de la révision et de la correction d’épreuves, mais ne font pas ces deux étapes sur le même livre. Elles font l’une ou l’autre. La plupart du temps, elles sont des pigistes qui travaillent pour plusieurs éditeurs différents.

Combien de temps cela prend-il?

Encore une fois, tout dépendant de la taille du texte, du nombre de problèmes rencontrés, mais aussi de la complexité de la mise en page, entre plusieurs jours et plusieurs semaines.

 

6) L’impression

Imprimeur

Qu’est-ce que c’est?

Le livre est enfin prêt à partir chez un imprimeur! Le graphiste va donc lui envoyer les fichiers PDF. Auparavant, l’éditeur a fait des demandes de soumission afin de connaître le coût de l’impression et de choisir quelle quantité d’exemplaires conviendra le mieux. Une fois cela fait, il réserve du temps de presse.  Cela veut dire que l’imprimeur lui garantit qu’une ou plusieurs presses (ainsi que d’autres machines) serviront à imprimer ses livres sur une période prédéterminée et que les livres seronts livrés à une certaine date.

Ensuite, une partie des stocks est livrée chez l’éditeur et l’autre, chez le distributeur.

Qui fait cela?

Les imprimeurs possèdent plusieurs employés, dont, entre autres, des graphistes, des pressiers (employés responsables des presses), des journaliers, des opérateurs, des représentants.

Combien de temps cela prend-il?

Tout dépendant de différents facteurs comme la longueur du livre, la présence ou non d’images, la présence de couleur à l’intérieur, le type de reliure, les options supplémentaires à l’intérieur ou sur la couverture, la quantité d’exemplaires à imprimer, cela prend entre deux et quatre semaines environ si on imprime dans le même pays. Si on imprime à l’étranger, cela peut prendre plusieurs mois.

 

7) La distribution et la vente

Le livre est maintenant imprimé et livré chez un distributeur. Ce dernier s’occupera tout d’abord, alors que le livre n’est pas encore terminé, de rencontrer des libraires et commerces. Cela, dans le but de les convaincre de prendre le livre en consigne (car ils peuvent retourner les invendus à l’éditeur après un certain temps). Après, le distributeur se charge de l’entreposage des livres et de leur livraison auprès des différents points de vente (librairies, magasins à grande surface, pharmacies, épiceries, magasins spécialisés, etc.).

Qui fait cela?

Le distributeur possède généralement une équipe de représentants qui assurent le premier contact avec les commerces. Ensuite, il a des commis en entrepôt et des personnes aux départements des ventes, qui assurent le suivi avec les différents commerces et détaillants.

Combien de temps cela prend-il?

La livraison du premier tirage prendra habituellement quelques jours, jusqu’à parfois deux semaines environ.

Et c’est fini!

La production est terminée, votre livre est enfin en librairie! Voilà donc, en gros, à quoi vous pouvez vous attendre lorsque votre manuscrit est accepté. Vous comprendrez donc, avec toutes ces étapes, que le processus prenne plusieurs mois. Donc, il vous faudra être patient.

Mais l’attente en vaut la peine, car tenir son livre dans ses mains, c’est toujours une expérience incroyable!

Bonne publication!

 

Crédit photo: Image 1: jcomp, Freepik; Image 2, 3, 6: Evelyne Gauthier; Image 4: Adobe; Image 5: fabrikasimf, Freepik; Image 7: bearfotos, Freepik; Image 8: Jens P. Raak, Pixabay

Prise de notes écrire un roman

Formation virtuelle « Écrire un roman, comment ça marche? »

Vous voulez vous lancer dans l’écriture d’un roman?

Vous ne savez pas par où commencer ni comment faire?

Vos idées sont éparpillées dans un fouillis total? Cet atelier est pour vous!

Le dimanche 27 septembre 2020 À la page donnera son prochain atelier de formation virtuel « Écrire un roman, comment ça marche? »

Pendant cet atelier d’environ 3 heures, nous verrons les aspects les plus importants pour l’écriture d’un roman, tel que:

  • le schéma narratif;
  • les bases de l’écriture d’une histoire (et d’un roman);
  • la rédaction du plan;
  • la création des personnages;
  • l’ambiance et les émotions;
  • la publication;
  • les questions les plus souvent posées;
  • les pièges et clichés à éviter;
  • et plusieurs autres.

Lieu: rencontre virtuelle sur la plate-forme Meet.

Date: 27 septembre 2020

Heure: de 13 h à 16 h

Coût: 50,00$

Comment s’inscrire: cliquez sur le bouton de paiement ci-dessous. Vous serez automatiquement inscrits à la formation. Vous recevez un courriel avec le lien pour accéder à la formation, trente minutes avant le début de cette dernière.

Prérequis : aucun (sauf peut-être vouloir écrire un roman)

Pour voir le syllabus de la formation, cliquez ici.

Date limite d’inscription: 24 septembre 2020

Pour obtenir plus d’informations, contactez-nous à alapage.contact@gmail.com.

**MÀJ: Vous pouvez aussi vous procurer le livre inspiré de la formation.**

Vocabulaire, lettres mélangées

Pourquoi enrichir votre vocabulaire?

Les gens se demandent souvent sur quels critères un manuscrit est évalué lorsqu’il passe entre les mains d’un éditeur. Évidemment, il y en a plusieurs: l’originalité de l’histoire, la complexité des personnages, la cohérence du récit, etc.

Un de ces critères est bien sûr la qualité de la langue. Cela passe autant par l’orthographe, la grammaire ou la syntaxe. Mais aussi, par la richesse et la variété de votre vocabulaire. En effet, la majorité des éditeurs, en plus d’accorder une grande importance à la qualité de la langue, sont généralement allergiques aux répétitions dans un texte.

Et par répétitions, on parle autant de mots de même famille (comme voisin, voisinage ou avoisiner, par exemple) que d’expressions (souvent qualifiées de tics de langage). Un vocabulaire pauvre et restreint peut nuire grandement à un texte, même si l’histoire est de qualité.

On ne construit pas une maison avec deux ou trois outils. De la même façon, on ne raconte pas une histoire avec une faible variété de mots. Les mots sont vos outils. Il est donc important d’enrichir son vocabulaire.

Une erreur que plusieurs auteurs en herbe commettent est donc de sous-estimer l’importance d’avoir un vocabulaire varié. Celui-ci doit, autant que possible, être riche, diversifié et précis. Il est donc important, pour améliorer la qualité de votre écriture, d’enrichir votre vocabulaire.

Comment faire pour enrichir son vocabulaire?

Privilégiez les synonymes. Faites attention de ne pas réutiliser les mêmes termes trop souvent. N’hésitez pas à ouvrir votre dictionnaire ou à fouiner sur internet pour trouver des synonymes ou des mots semblables. Par exemple:

  • Pour voiture: auto, véhicule.
  • Pour maison: demeure, résidence, bâtiment, foyer.
  • Pour tête: crâne, front (pour la partie du corps); cerveau, cervelle, matière grise (pour l’organe); esprit, intelligence, intellect, mémoire (de manière figurée).

Favorisez l’emploi de mots précis. Évitez les mots trop flous, au sens trop général. Voici quelques exemples de ces mots et expressions, très souvent utilisés par les auteurs qui débutent, et dont il vaut mieux limiter l’usage autant que possible.

  • ça, cela
  • chose, truc, machin
  • dire
  • faire
  • être
  • genre de (ou sorte de, espèce de)
  • il y a (ou il y avait)

Des exemples?

Comme dit précédemment, essayer de varier les termes employés. Vous pouvez trouver un autre mot dont le sens est semblable, prendre une expression remplaçant le mot en question ou choisir un terme plus précis selon le contexte de votre scène. Une autre possibilité et de simplement supprimer le mot du texte. En effet, il n’est pas rare que des auteurs répètent certains termes inutilement. Parfois, la simplicité est de mise.

En ce qui a trait aux mots cités plus haut, voici, à titre d’exemple, quelques synonymes concernant les verbes «dire» et «faire», qui figurent certainement parmi les plus employés. Pourtant, il existe un grand nombre de synonymes, souvent plus précis.

Pour dire: affirmer, annoncer, déclarer, discuter, échanger, lancer, plaider, prétendre, renchérir, répliquer, répondre, rétorquer, riposter, soupirer, soutenir.

Pour faire: accomplir, concevoir, concocter, créer, effectuer, exécuter, fabriquer, inventer, opérer, préparer, produire, réaliser.

Des outils pour vous aider

Pour détecter les répétitions

Il existe des sites web et des outils pour les dénicher, tels que repetition-detector.com.

Si vous avez le logiciel Antidote, celui-ci vous permet aussi de détecter les répétitions lorsque vous avez recours au correcteur.

Pour trouver des synonymes

Dans Word: dans l’onglet Révision, vous avez accès à un dictionnaire de synonymes. Il suffit de sélectionner le mot pour lequel vous cherchez un synonyme et il vous en proposera. Vous pouvez également faire un clic de droite sur le mot visé et sélectionner «Synonymes» dans le menu qui s’ouvrira. Cette fonction est un peu limitée, mais si vous n’avez pas d’autres outils sous la main, cela devrait convenir.

Dans Antidote: dans les fonctionnalités du logiciel se trouve un dictionnaire de synonymes. Il suffit d’y inscrire le mot pour lequel vous désirez des suggestions. Celui-ci est assez bien fait, car il regroupe les synonymes selon le sens recherché, puisqu’un mot peut en avoir plusieurs et que tous les synonymes ne conviennent pas en toutes circonstances.

Sur le web: il y a plusieurs sites sur lesquels vous pouvez rechercher des synonymes. Synonymo.fr, synonymes.com, larousse.fr, linternaute.fr, etc. Bien que ces outils soient parfois limités, ils peuvent tout de même être utiles.

Derniers conseils

Attention à la façon dont vous utilisez les mots et les expressions.

Oui, il est bon d’avoir un vocabulaire riche et diversifié. Mais ne tentez pas d’épater la galerie en intégrant plein de mots savants ou élégants qui pourraient rendre votre texte hermétique ou incompréhensible. Attention aussi à ne pas utiliser des mots à tort et à travers.

Un seul mot peut contenir des diversités de nuances et il faut l’employer correctement si on veut obtenir le sens voulu ou l’effet recherché. Il faut choisir les mots et leurs synonymes de manière juste. De plus, nombre d’auteurs se servent de termes ou d’expressions sans en saisir réellement le sens ou en le faisant de manière approximative et commettent des erreurs qui n’échapperont pas aux éditeurs.

Détail en passant, dans le logiciel Antidote, n’hésitez pas à vérifier les locutions et les cooccurrences d’un mot afin de vérifier les expressions acceptées. Cela peut vous être utile.

Rappelez-vous: les éditeurs en ont vu d’autres. Ils savent déceler lorsqu’un auteur ne cherche qu’à insérer des mots alambiqués dans son texte dans le seul but de faire joli, mais qui ne veulent rien dire. Ils remarquent aussi lorsqu’un auteur emploie des expressions de manière inadéquate.

Assurez-vous donc de bien comprendre et de maîtriser les termes que vous employez. Faites preuve de discernement lorsque vous choisissez vos mots.

Sur ce… bonne écriture!

 

**MÀJ: Vous pouvez aussi en savoir plus en vous procurant le guide Comment écrire un super bon livre sur la page de la boutique.*

Photo: Freepik