Pourquoi un manuscrit est-il refusé?

Tout a été dit, mais pas par moi.

— Gilles Vigneault

Nombre d’auteurs désirent être publiés, mais plusieurs d’entre eux échouent sans savoir pourquoi.

Le pourcentage de manuscrits publiés, parmi tous ceux envoyés chez des éditeurs, varie entre 1% et 5%, tout dépendant d’un certain nombre de facteurs.

Parmi ces textes acceptés, plusieurs sont des auteurs ayant déjà publié auparavant. La proportion d’auteurs «débutants» qui en sont à leurs premières armes et parviennent à être acceptés chez un éditeur est donc très faible.

De plus, bien des éditeurs, recevant plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de manuscrits par an, ne les lisent pas tous en entier. Parfois, la lecture de quelques pages suffit pour que ces derniers se fassent une idée et rejettent un texte qui ne correspond pas à leurs critères de qualité. (Une expression que vous avez peut-être vue ou entendue souvent.)

Cela vous semble peut-être injuste?

C’est compréhensible, mais n’oubliez pas le nombre très important de textes qu’un éditeur reçoit. De plus, les éditeurs demeurent des professionnels et des gens d’affaires. Ce sont des chirurgiens du livre et leur regard est professionnel, rigoureux, mais souvent sans pitié. Leur expérience leur permet de différencier très rapidement un texte publiable dans leur maison d’édition d’un texte qui ne l’est pas.

Même si aucun manuscrit n’est parfait au départ, plus il accumule les défauts, plus il court le risque d’être refusé.

Sachez aussi que l’éditeur ne peut pas publier tout ce qu’il reçoit. Il doit faire des choix et parfois, ceux-ci sont déchirants, mais c’est ainsi.

Mais pourquoi? Qu’est-ce qui cloche dans mon texte?

Tout d’abord, il se peut que votre manuscrit ne corresponde tout simplement pas à ce que l’éditeur recherche. Ce n’est donc pas toujours une évaluation sur la qualité de votre manuscrit. Cependant, il y a tout de même des critères à connaître et qui peuvent faire la différence entre voir son manuscrit accepté ou refusé.

Et puisque les éditeurs expliquent rarement les raisons de leurs refus, vous êtes souvent dans le noir concernant ce qui a motivé leur décision.

Les raisons énoncées ici ne sont pas les seules prises en compte, mais les connaître peut vous aider. Voici une petite liste (non exhaustive) d’erreurs, parfois capitales, faites par certains auteurs:

1. Envoyer un manuscrit à un éditeur sans avoir fait de recherche sur ce dernier.

C’est le genre d’erreur qui fait que certains auteurs envoient un manuscrit de poésie à un éditeur spécialisé en littérature jeunesse. Ou un livre de cuisine à un éditeur publiant du livre scolaire. Dans ces cas, l’éditeur ne lira même pas le manuscrit qui sera refusé illico sans avoir été évalué.

Cette erreur est bien plus répandue qu’on ne le croit. Vérifiez les publications des éditeurs que vous ciblez. Cela augmentera déjà vos chances et vous évitera de perdre temps et argent.

Il y a d’autres critères pour soumettre un manuscrit.

Tout d’abord, certains éditeurs n’acceptent plus que les manuscrits en format numérique, d’autres en format papier et d’autres acceptent les deux. Il est donc important de valider cela avant d’envoyer quoi que ce soit.

Parmi les éditeurs acceptant les manuscrits en format papier, les critères ressemblent souvent à ceci:

  • Feuilles 8 1/2″ x 11″ (format lettre);
  • Dactylographié;
  • Imprimé recto seulement à double interligne ou interligne et demi;
  • Paginé;
  • Taille de police standard, comme Times New Roman ou Arial, de taille 12 ou 14 points.

Allez toujours vérifier sur les sites des éditeurs avant. Chacun d’eux a ses propres exigences et vous maximisez vos chances en respectant celles-ci.

Pour les éditeurs qui acceptent les manuscrits numériques, vérifiez s’ils acceptent les textes en format Word, PDF ou autres.

On demande souvent de joindre une lettre de présentation avec le manuscrit, contenant les informations suivantes : résumé, synopsis, genre, public cible; ainsi qu’une lettre de présentation sur vous, contenant une bibliographie si vous en avez une.

Et, si possible, évitez les mises en page compliquées, les décorations, fioritures et autres fantaisies. Tout d’abord, l’éditeur n’évalue que le texte. Ensuite, s’il publie ce dernier, il se chargera de la mise en page. Si vous avez des éléments visuels ou autres trucs à ajouter, il sera temps de le faire une fois que l’éditeur aura accepté votre manuscrit.

2. Ne pas avoir lu avant

Ce genre d’erreur peut sembler étrange, mais elle est également plus commune qu’on le penserait. Nombre d’auteurs écrivent des manuscrits sans avoir lu quoi que ce soit avant (ou en ayant lu bien peu).

Ce genre d’erreur fait en sorte que leurs manuscrits souffrent souvent de plusieurs défauts non négligeables. Parmi ceux-ci, voici les faiblesses les plus courantes et les plus importantes.

  • Intrigue banale lue des centaines de fois
  • Personnages clichés, unidimensionnels et sans personnalité
  • Péripéties et dénouements prévisibles
  • Qualité d’écriture moyenne ou carrément mauvaise

Ce genre d’erreurs ne pardonnent pas, surtout si votre texte contient la plupart d’entre elles. Peu de textes sont parfaits, mais un manuscrit qui cumule trop de ces faiblesses sera vite écarté.

Bien des auteurs se lancent dans l’écriture d’un roman sans en avoir lu d’autres avant et ignorent ce qui se publie déjà. Ils sont donc convaincus d’avoir une merveilleuse histoire originale et palpitante. Mais étant donné leur manque de connaissance du marché, ils ne peuvent savoir que leur texte ne se démarque pas.

Mais les éditeurs, eux, ont lu beaucoup de textes. Des histoires comme la vôtre, ils en ont peut-être lu des centaines. Et la plupart ne veulent pas publier du réchauffé, ils veulent un manuscrit qui a quelque chose d’unique, que ce soit au niveau de l’histoire, des personnages, du contexte ou du style.

Pour être publié, votre texte doit se démarquer, avoir quelque chose de différent.

Bien sûr, il est difficile d’être parfaitement original sachant que tant d’histoires, tant de livres ont été publiés. Mais il est toujours possible de se distinguer malgré tout. Parfois, une intrigue un peu ordinaire peut être compensée par des personnages colorés ou un style littéraire élégant.

Regardez ce qui se fait ailleurs, et pas juste dans les livres. Les films, la télévision nous influencent aussi. Si votre histoire ressemble trop à ce qui existe déjà, ce n’est peut-être pas bon signe.

3. Soumettre un texte bourré de fautes.

Cette erreur, aussi surprenante soit-elle, est également fréquente. Et on ne parle pas simplement de style ou d’esthétique. On parle de règles élémentaires. Un certain nombre de textes soumis à des éditeurs souffrent d’importantes lacunes, tant sur le plan de l’orthographe, de la grammaire que de la syntaxe.

Certains manuscrits ont des fautes à toutes les phrases! (Je n’exagère pas.) Certains ont des phrases si mal construites que cela rend le texte incompréhensible.

Il est très difficile, voire carrément désagréable pour un éditeur de lire un texte alors qu’il bute constamment sur des fautes. Cela nuit grandement à l’appréciation du texte. De plus, si le travail de correction s’annonce trop important, cela signifie des coûts plus élevés pour l’éditeur, ce qui peut le décourager de publier le texte.

Donc, avant d’envoyer votre manuscrit à un éditeur, faites-le corriger ou investissez dans un correcteur comme Antidote. Cela vaut souvent la peine.

Cette courte liste évoque, de manière brève, quelques pièges à éviter lorsque vous soumettez un manuscrit à un éditeur. Bien sûr, ce ne sont pas les seuls critères qui sont considérés, mais ils sont importants et vous ne devriez pas les sous-estimer.

Il y a toutes sortes de façons d’écrire un texte de qualité. Mais il faut aussi savoir éviter les erreurs importantes énumérées ci-dessus.

Sur ce… bonne écriture!

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L’ambiance

Un aspect dont on parle peu dans l’écriture est à quel point l’ambiance peut être importante dans un texte.
Certains textes s’y prêtent peut-être plus que d’autres, cela dit.

Mais qu’est-ce que l’ambiance, exactement?

Une des définitions que j’aime bien est celle-ci:

« Atmosphère matérielle ou morale qui environne une personne ou une réunion de personnes. »

La définition est intéressante et démontre à quel point décrire une atmosphère peut être tout un défi.
Mais d’abord, à quoi celle-ci peut-elle servir?
En gros, à « mettre la table ». Que ce soit un roman d’horreur, un polar, une romance, une comédie, un drame psychologique, il est essentiel que le lecteur sente rapidement dans quel type d’histoire il va embarquer.
L’ambiance (ou l’atmosphère, si vous préférez) sert à susciter des émotions chez le lecteur et à le plonger dans un état émotif qui le préparera pour la suite des choses.

Comment faire?

Demandez-vous quels genres d’émotions vous voulez faire vivre au lecteur, ce que vous désirez lui faire ressentir et vers quoi vous voulez l’amener. Cela sera déterminant.
Ensuite, le vocabulaire que vous utiliserez est crucial. Évitez d’utiliser des termes neutres, sans charge émotive, car (je le répète) vous devez susciter des sentiments chez le lecteur. Disons, par exemple, que vous voulez créer une atmosphère d’horreur.

Les mots que vous emploierez devront générer un sentiment de peur, d’oppression ou de dégoût chez le lecteur.
Si vous voulez, en revanche, asseoir l’atmosphère pour une scène romantique, les mots utilisé devront refléter une ambiance douce, feutrée, intime, voire sensuelle.

Pour ce faire, pensez également à exploiter les sens de vos personnages. TOUS les sens. Trop souvent, on se limite uniquement au sens de la vue en négligeant les autres.
Songez à l’éclairage. Sera-t-il cru ou tamisé? Aux néons qui clignotent ou aux bougie? Y a-t-il des craquements inquiétants, des bourrasques de vent hurlantes? Ou alors, de la musique relaxante?

Songez aussi aux odeurs: y a-t-il un doux parfum dans l’air ou des effluves pestilentiels? N’oubliez pas le sens du toucher également avec les textures, la chaleur ou le froid. Et pourquoi pas, même le goût?

Les actions des personnages, leurs réflexions et leurs sentiments contribuent également à instaurer l’atmosphère que vous allez créer. Ils ne sont pas à négliger. Se sentent-ils anxieux, effrayés, voire terrifiés? Ou au contraire confortables et détendus?

Enfin, lorsque vous parlez des réactions et émotions des personnages, n’oubliez pas que ceux-ci ont eu effet sur le corps, pas juste l’esprit.
Un personnage terrifié aura peut-être des frissons dans le dos, de la sueur sur les tempes, le cœur qui bat la chamade, les mains qui tremblent. Un autre qui sera relax respirera peut-être lentement, sera envahi d’une douce chaleur dans le ventre, se sentira peut-être même somnolent, etc.

En gros, l’ambiance prépare votre lecteur, par le biais des sensations et des émotions, à ce qui aura lieu par la suite.
Ceci dit, il n’est pas nécessaire de mettre de l’atmosphère partout dans le texte. En faire trop peut alourdir la lecture et noyer le lecteur. Cependant, lors de scènes clés, elle peut être importante.
L’ambiance est un peu comme le sel dans une recette: il faut en saupoudrer juste assez.

 

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Routine écriture

5 trucs pour créer votre routine d’écriture

S’il y a une question qui revient souvent, quant à la méthode utilisée par les auteurs, c’est bien sur la fameuse routine d’écriture.

Y a-t-il une méthode privilégiée, voire infaillible? Y a-t-il une façon de débloquer les torrents de la création littéraire?

En réalité, il faut savoir qu’il n’y a pas qu’une seule manière de procéder. Il n’existe aucune formule magique ni recette à suivre pour créer, que ce soit en écriture ou même tout autre discipline artistique.

En revanche, s’il y a une chose qui revient presque toujours, et ce, dans pratiquement tous les domaines artistiques, c’est le besoin « d’être dans sa bulle ». Mais comment s’assurer d’avoir cette bulle, s’il n’existe pas de méthode miracle?

Il y a tout de même plusieurs conditions qui peuvent être réunies afin de faciliter le travail d’écriture. L’important, c’est surtout de se connaître soi-même et de découvrir ce qui marche pour soi.

Mais à quoi ça ressemble, une routine d’écriture? Que faut-il faire pour en développer une? Voici 5 trucs à connaître et qui peuvent vous aider :

 

1. Le moment

Certains créent plus facilement le matin et vont jusqu’à se lever à l’heure de poules pour être en pleine forme et commencer la journée par une bonne séance d’écriture.

D’autres, en revanche, privilégient le soir, quand tout est calme et que leur journée est terminée. Certains allèguent même qu’ils écrivent mieux lorsqu’ils sont un peu fatigués, car ils se censurent moins. Et pour certains, l’heure de la journée n’a aucun impact sur la création.

 

2. Le lieu

Bien que certains auteurs écrivent dans des cafés avec leur portable, que certains le fassent dans leur bureau ou que d’autres écrivent sur la table de la salle à manger, la plupart ont quelque chose en commun: ils le font dans un endroit où ils n’auront pas trop de distractions.

D’abord, il est parfois tentant, lorsque c’est le moment de s’asseoir devant l’écran, de commencer une brassée de lessive ou de vaisselle. Parfois, les enfants ont mille et une demandes, le téléphone se met à sonner…

Bref, les distractions sont probablement les pires ennemis de la création artistique. Ce n’est pas pour rien que bien des artistes s’isolent quand vient le temps de créer.

Il est donc important de trouver un endroit où l’on sera tranquille, quel qu’il soit.

 

3. La nourriture et la boisson

Certains auteurs – comme moi – sont friands de café et ne peuvent imaginer écrire sans cette boisson. D’autres préfèrent nettement le thé. Certains n’ont aucunement besoin de cela. Et si certains auteurs ont déjà écrit sous l’effet de l’alcool ou des substances illicites, disons que ce n’est pas nécessairement recommandé. Je vous suggère vraiment de trouver d’autres méthodes moins dommageables.

 

4. La régularité

Une autre condition importante pour aider non seulement l’écriture, mais aussi l’instauration d’une routine, est la régularité. Quand on s’installe devant son ordinateur (ou son carnet de notes ou tout ce qui vous convient), on a souvent besoin d’une certaine période pour s’immerger à nouveau dans notre œuvre et « redémarrer la machine », en quelque sorte. Un peu comme une période d’échauffement avant l’exercice. Mais plus on écrit souvent, plus il devient facile d’écrire. Il est donc important d’écrire souvent, tous les jours, si possible. Même si c’est pour une courte période.

À l’inverse, plus les délais entre chaque séance d’écriture sont longs, plus il devient difficile de repartir d’où on était, se replonger dans sa bulle et écrire. Donc, établir un horaire régulier, même si ce n’est que pour des périodes de 30 minutes, par exemple, est recommandé.

 

5. Déconnectez-vous!

J’ai déjà abordé le sujet de l’absence de distractions plus tôt. Ça inclut TOUTES les distractions numériques également. Cachez votre cellulaire, mettez-le en mode silencieux ou éteignez-le carrément si vous le pouvez.

N’allez pas naviguer sur internet, sauf si c’est pour faire une recherche absolument essentielle à votre histoire et qui aura une incidence majeure sur celle-ci dès le moment où vous l’écrivez. Et surtout, tenez-vous loin des réseaux sociaux! Il existe même certains logiciels et applications qui les bloquent carrément sur votre ordinateur. Bref, bannissez tout ça!

 

Bien sûr, il existe d’autres trucs qui peuvent vous aider aussi. Certains auteurs portent des vêtements confortables pour écrire, d’autres partent carrément en isolation dans un chalet éloigné, certains font des pauses avec des promenades régulières. Certains utilisent la méthode Pomodoro, que vous pouvez voir ici. Il n’est pas nécessaire d’aller jusque-là, mais vous voyez le topo.

Et comme je disais, l’important est de savoir ce qui vous convient à vous. Quitte à y aller par la méthode essai-erreur avant de trouver la bonne.

Vous voulez un petit outil supplémentaire? Vous pouvez télécharger le Guide de routine d’écriture pour l’auteur. C’est gratuit!

Et enfin… un dernier truc en bonus que je dis tout le temps aux futurs auteurs : persévérer, persévérer, persévérer!

 

Photo: Pexels

La publication

Si la vie avait une seconde édition, ah ! Comme je corrigerais les épreuves !

— Oscar Wilde

Ha… la publication. Avouons-le, même si les auteurs écrivent d’abord et avant tout pour eux-mêmes (sinon, ils n’auraient pas de plaisir à le faire), ils écrivent aussi dans le but d’être lus et donc… publiés.

Si certains, comme la poétesse Emily Dickinson qui a caché la majorité de ses textes jusqu’à sa mort, n’y tiennent pas du tout, c’est plutôt rare.

L’auteur a un désir de s’exprimer, de raconter une histoire et souvent, c’est plus fort que lui. Une obsession. Le désir d’être lu, de faire une différence dans la vie des gens peut être fort lui aussi.

Donc, après l’écriture, la publication devient la prochaine étape.

Mais comment faire? Par où commencer?

Rappelons-le, entre 1% et 3% seulement des auteurs qui envoient un manuscrit à des éditeurs sont publiés. De plus en plus, certains se tournent maintenant vers l’auto-édition ou l’édition à compte d’auteur plutôt que l’édition « traditionnelle ». Mais pour plusieurs, cette dernière option est encore celle qui est privilégiée.

Dans ma carrière en maison d’édition, j’ai vu nombre d’écrivains en herbe commettre plusieurs erreurs qui nuisaient beaucoup à leurs chances d’être publiés. Et cela est bien plus commun qu’on pourrait le croire.

Sans aller nécessairement dans le détail, voici quelques conseils qui peuvent vous aider à améliorer vos chances.

1. La qualité de la langue

C’est probablement le péché numéro un. Certains auteurs ne se relisent tout simplement pas. Leur manuscrit est truffé d’erreurs à un point où le texte est pratiquement illisible ou si désagréable à lire qu’on décroche rapidement.

Corrigez votre texte. Faites-le relire par une personne compétente. (Non, votre voisine « forte en français au secondaire » n’entre probablement pas dans cette catégorie.)

2. Bien cibler son éditeur

Une autre faute très répandue. Malheureusement, certains auteurs envoient leur manuscrit à n’importe quelle maison d’édition sans vérifier que ce dernier correspondra à sa ligne éditoriale. Autrement dit : si un éditeur publie du roman jeunesse, ne lui envoyez pas un recueil de poésie. Votre texte sera probablement rejeté très rapidement. Sois dit en passant, vérifiez aussi sous quel format l’éditeur désire recevoir le texte. Certains le veulent en format imprimé, d’autres en version numérique.

3. Lisez beaucoup et soyez au courant

Le nombre de livres publiés est immense et est en nette progression depuis des années. Malheureusement, cela signifie qu’il est difficile de se démarquer. Plusieurs écrivains s’imaginent avoir l’idée du siècle ou, ayant été inspirés par la mode littéraire de l’année, tentent de surfer sur la vague. Hélas, puisque certains se lancent dans l’écriture sans avoir lu ce qu’il y a sur le marché, ils ne font qu’écrire une histoire banale lue des centaines de fois. Bref, certains pensent avoir une idée originale et géniale alors qu’il n’en est rien, ce qui risque fort de les mener à un échec.

 

Il y a bien sûr plusieurs autres notions à savoir avant d’envoyer un texte à un éditeur. Mais celles-ci sont probablement les trois plus importantes qui résument le tout. Et puis, à la fin… armez-vous de patience!

La réécriture

Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage,
Polissez-le sans cesse, et le repolissez,
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez.
Boileau, L’Art poétique

Qu’est-ce que c’est?

La toute première version d’un texte s’appelle « premier jet ». Car ce dernier ne sera jamais parfait du premier coup. Un écrivain ne publiera donc pas son texte tel quel. Pas plus qu’il n’enverra ce dernier à son éditeur sans l’avoir corrigé et retravaillé.
Mais, l’aspect à retenir est qu’il ne s’agit pas d’une simple relecture ou l’on se contente de corriger les fautes d’orthographe ou de grammaire. Il s’agit, bien souvent, d’une lecture approfondie ou l’on est à l’affût des longueurs à éliminer, des scènes au potentiel mal exploité, des passages manquant de clarté, des scènes à déplacer ou à élaguer, des trous dans l’intrigue, des informations oubliées, des problèmes de cohérence, des nœuds non résolus dans l’histoire, etc.
En revoyant son texte sous un regard neuf et en prenant du recul, l’auteur peut souvent dénicher les défauts du texte qu’il ne pouvait pas voir au moment de l’écriture. C’est une étape essentielle, mais parfois mal connue du processus d’écriture d’une œuvre.

Quand fait-on la réécriture?

Généralement, elle se fait lorsque le premier jet est terminé. Souvent, il vaut mieux laisser reposer le manuscrit un peu, lorsqu’il est fini, avant d’y replonger. Certains auteurs vont même attendre jusqu’à plusieurs jours ou plusieurs semaines avant de retoucher à leur texte. Cependant, certains corrigent carrément leur texte au fur et à mesure qu’ils l’écrivent et font une relecture un peu moins fouillée par la suite.

Comment fait-on?

Il n’y a pas une seule méthode pour procéder. Plusieurs auteurs vont imprimer leur texte pour le relire, car relire leur manuscrit sur papier plutôt que sur l’écran permet parfois de voir ce dernier autrement. Certains auteurs utilisent également des logiciels de correction tels qu’Antidote comme complément à la relecture. Il n’y a pas qu’une façon de le faire, il suffit de prendre du recul et se relire en gardant l’esprit ouvert au changement.

Quand est-ce le temps d’arrêter?

Les auteurs ont souvent cette particularité d’être perfectionnistes et de vouloir retravailler et corriger leur texte sans fin. Une question souvent posée est : quand saurai-je que c’est le moment d’arrêter (et incidemment, d’envoyer mon texte à un éditeur)?
Je réponds souvent à la blague : quand vous ne pouvez plus voir votre texte en peinture et que vous avez juste envie de le lancer au bout de vos bras!
Bien qu’il n’y ait pas un indice précis permettant de répondre à cette question, quelques signes peuvent vous aider. Si vous en êtes rendus à recorriger les mêmes passages ou les mêmes scènes, encore et encore; si vous en êtes rendus à corriger des détails comme des virgules par-ci par-là (alors que vous l’avez déjà fait), que vous doutez de tout, que ne savez plus ou vous en êtes, bref, si vous avez pas mal tout relu et que vous êtes dans la répétition et le fin, fin détail, il est peut-être temps de lâcher le morceau et de faire lire votre texte par quelqu’un d’autre.

Je croyais que l’éditeur faisait déjà ce travail?

Oui. Cependant, sachez que les éditeurs reçoivent énormément de manuscrits. Plusieurs centaines par année. Là-dessus, entre 1% et 3% (les chiffres varient selon les sources) finissent par être publiés. Votre texte devrait donc être le plus parfait possible. Moins il restera de fautes et de défauts dans l’histoire, plus votre texte a des chances d’être publié. Il est donc extrêmement important de perfectionner votre manuscrit autant que possible avant de l’envoyer à un éditeur.